Le paillage fait partie des gestes essentiels pour conserver un sol vivant et limiter le désherbage au jardin. Pourtant, le choix du matériau est souvent fait par habitude, sans vraiment se poser de questions.
Et si ce que tout le monde utilise n’était pas adapté à tous les contextes ? Surtout l’été, autour de vos légumes, certains paillis ne révèlent leurs inconvénients qu’après coup… Prêt à regarder d’un autre œil les copeaux de bois si populaires ?
Ce qui attire tant vers les copeaux de bois au jardin
Au premier abord, les copeaux de bois ou BRF (bois raméal fragmenté) semblent être le paillis idéal. Issus de branches et jeunes rameaux, souvent disponibles gratuitement à la suite d’élagages, ils donnent un aspect naturel et soigné au potager.
Leur capacité à retenir l’humidité et leur décomposition très progressive séduisent, car ils assurent une protection efficace du sol contre la sécheresse tout en demandant peu d’entretien.
Beaucoup apprécient aussi que, contrairement à certains paillis végétaux qui se décomposent vite, ils durent plusieurs mois sans nécessité de les renouveler fréquemment.
Malgré ce tableau séduisant, avez-vous déjà pensé que ce type de paillage pouvait ne pas convenir à tous les usages, notamment près des légumes durant leur phase de croissance ? Un détail nutritionnel peut tout changer pour vos cultures.
Le déséquilibre carbone/azote : un danger invisible, surtout au potager
L’une des principales particularités du paillage à base de copeaux de bois est sa forte teneur en carbone, contre très peu d’azote. Quand ces copeaux recouvrent la terre, ils déclenchent une activité microbienne importante.
Pourquoi ? Parce que les micro-organismes se chargent de leur décomposition et, pour y arriver, ils puisent dans l’azote du sol.
Résultat, cet azote normalement disponible pour vos légumes se fait plus rare – c’est ce qu’on appelle la « faim d’azote ». Les effets ne se font pas attendre : feuillage qui jaunit, croissance ralentie, plantes qui végètent.
Quand et comment utiliser les copeaux de bois sans danger ?
Pas question d’éliminer totalement le paillage aux copeaux de bois. Tout est question de moment et de bon sens dans le choix du support à couvrir. Savez-vous dans quels cas ce paillis conserve ses atouts sans risquer d’appauvrir vos cultures ?
- Pour les légumes en pleine croissance (début été) : préférez d’autres alternatives, plus équilibrées en nutriments.
- Sous les arbres ou grands arbustes : une couche épaisse (5 à 10 cm) retient l’eau et protège le système racinaire.
- Dans les massifs ornementaux et haies : les vivaces et arbustes, moins gourmands en azote de surface, profitent pleinement des copeaux.
- Sol déjà enrichi en compost mûr : envisagez les copeaux de bois, mais apportez au préalable du compost frais ou du fumier pour compenser le risque de déficience azotée.
- En automne ou hiver : cette période, sans cultures exigeantes, est idéale pour laisser agir les copeaux avant la belle saison.
Quelles alternatives pour le paillage d’été ?
Besoin d’options mieux adaptées pour vos légumes pendant leur croissance estivale ? Plusieurs matériaux offrent une réponse bien plus sûre pour conserver l’humidité tout en enrichissant le sol :
- La tonte de gazon bien sèche : riche en azote, elle protège et nourrit rapidement vos plantes.
- Les feuilles mortes déjà compostées : elles dynamisent la vie souterraine sans supprimer l’azote nécessaire.
- La paille de céréales : aère le sol, retient l’eau et ne crée pas de défaut nutritionnel.
- Le compost mûr : à épandre en fine couche, il apporte minéraux et maintien l’humidité de la terre.
Copeaux de bois : dans quels cas continuer à les utiliser ?
Faut-il bannir définitivement ce paillis végétal ? Certainement pas ! Utilisés au bon endroit, les copeaux de bois restent très efficaces :
- Pour les allées du potager et du jardin, ils maîtrisent adventices et boues en toute saison.
- Au pied des arbres fruitiers, ils conservent fraîcheur et humidité en profondeur.
- Dans les platebandes de vivaces ou haies, ils habillent et protègent les plantations pérennes, souvent moins impactées par le manque d’azote de surface.
À retenir pour des paillis vraiment bénéfiques
En définitive, même naturel et facile à se procurer, le paillage en copeaux de bois ne s’applique pas à toutes les situations. Savoir comment fonctionnent la décomposition des matières organiques et la nutrition des cultures vous permet d’éviter de mauvaises surprises, notamment la faim d’azote.
Et vous, quel type de paillage privilégiez-vous pour vos légumes en pleine croissance ? Avez-vous déjà observé des problèmes après l’usage de copeaux de bois au potager ? Partagez votre expérience et vos astuces en commentaire pour que la communauté en profite ! Votre opinion nous intéresse, dites-nous ce qui a fonctionné (ou non) chez vous !